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Une panne chez Meta : un réveil pour l’Afrique ?

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Si la panne a été ressentie partout dans le monde, elle a eu un impact particulier en Afrique, où Meta domine le marché du numérique. Selon les données de StatCounter, Facebook est le réseau social le plus utilisé sur le continent, avec une part de marché de 75,5 %, loin devant Twitter (8,9 %) ou LinkedIn (4,5 %). WhatsApp est l’application de messagerie la plus populaire, avec une part de marché de 89,5 %, devant

Si la panne a été ressentie partout dans le monde, elle a eu un impact particulier en Afrique, où Meta domine le marché du numérique. Selon les données de StatCounter, Facebook est le réseau social le plus utilisé sur le continent, avec une part de marché de 75,5 %, loin devant Twitter (8,9 %) ou LinkedIn (4,5 %). WhatsApp est l’application de messagerie la plus populaire, avec une part de marché de 89,5 %, devant Telegram (3,8 %) ou Signal (1,9 %). Instagram est le deuxième réseau social le plus utilisé, avec une part de marché de 10,8 %, devant Pinterest (2,6 %) ou TikTok (1,9 %).

Ces chiffres montrent à quel point les utilisateurs africains sont dépendants des services de Meta, qui leur offrent des fonctionnalités gratuites ou à faible coût, adaptées à leurs besoins et à leurs moyens. Mais ils révèlent aussi la fragilité et la vulnérabilité de cet écosystème, qui repose sur un seul acteur, qui peut être victime de pannes, de bugs, de piratages ou de censures. La panne d’hier a mis en lumière les risques et les limites d’une telle situation, et a posé la question de la nécessité de créer des alternatives locales, plus diversifiées, plus résilientes et plus souveraines.

En effet, l’Afrique ne manque pas de talents, de créativité et d’innovation dans le domaine du numérique. Le continent regorge d’entrepreneurs, de développeurs, de designers, de blogueurs, de podcasteurs, de youtubeurs, de influenceurs, qui produisent du contenu de qualité, qui proposent des solutions innovantes, qui répondent aux besoins locaux. Mais ces acteurs peinent à se faire une place sur le marché, à se faire connaître, à se faire financer, à se faire accompagner. Ils sont souvent confrontés à des obstacles techniques, réglementaires, financiers, culturels, qui freinent leur développement et leur croissance.

L’un des principaux obstacles est le manque de collaboration entre les acteurs du numérique africain. Au lieu de s’unir, de se soutenir, de se fédérer, de se compléter, ils se concurrencent, se copient, se dénigrent, se fragmentent. Il n’existe pas de véritable écosystème numérique africain, qui rassemble les différents acteurs, qui favorise les synergies, les partenariats, les échanges, les apprentissages. Il n’existe pas de vision commune, de stratégie partagée, de projet fédérateur, qui permette de créer une identité numérique africaine, qui valorise la diversité, la créativité et l’innovation du continent.

La panne de Meta doit être un réveil pour l’Afrique. C’est l’occasion de prendre conscience de la dépendance et de la vulnérabilité du continent vis-à-vis des géants du numérique occidentaux, et de la nécessité de créer des alternatives locales, plus diversifiées, plus résilientes et plus souveraines. L’occasion de renforcer la collaboration entre les acteurs du numérique africain, et de créer un véritable écosystème, qui rassemble, qui soutient, qui accompagne, qui valorise les talents, les créations, les innovations du continent. Une inspiration pour construire une identité numérique africaine, qui reflète la richesse, la diversité, la créativité et l’innovation du continent.

L’Afrique a tout pour briller dans le numérique. Elle regorge de ressources humaines, naturelles et culturelles. Elle présente des besoins, des opportunités, des défis. Elle raconte des histoires, des rêves, des ambitions. Elle doit croire en elle, se faire entendre, se faire respecter. Elle doit se connecter, se partager, se développer. Elle doit bâtir son propre écosystème numérique, qui lui correspond, qui lui appartient, qui lui bénéficie. C’est le moment ou jamais.

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